Lundi matin, 6h, le réveil sonne après une trop courte nuit. Pas le
temps de réfléchir, la semaine commence à toute allure. S’extirper de cette
douce torpeur alors que le corps n’aspire à profiter encore un peu de la
chaleur du lit. Se couvrir, avancer machinalement vers la cuisine en faisant
mentalement la liste des choses à faire pour préparer le petit déjeuner pour
réveiller son esprit. Sur le chemin fermer les portes de chambres pour que les
enfants terminent doucement la nuit profitant des quelques minutes supplémentaires
que l’on leur offre. Passer aux toilettes et s’accaparer la salle de bain
pendant qu’elle est libre. Relever la tête vers le miroir pour constater l’état
des dégâts provoqués par une nuit trop courte clôturant un week-end un peu
animé.
Et là le choc.
Ne pas reconnaître
le visage devant soit. Comme après un moment d’absence, le cortex cérébral comprenant
bien qu’il s’agit là du reflet dans le miroir de son propre visage mais la
partie subconsciente refusant de reconnaître là ses traits, sa bouche, son nez,
ses cheveux. Tout cet ensemble qui fait son intégrité physique apparaît alors
comme étranger et on se prend à contempler cet inconnu dans le miroir.
C’est sur
cette étrange révélation que ma journée a commencée. Très vite mes idées se remettent
en place et la matinée continue sur ces automatismes du matin. Les enfants se réveillent
et la course commence. Toilette, déjeuner, habillage, tout passe en accéléré.
Les manteaux, les chaussures, les sacs et nous voilà déjà dans la voiture sur
le chemin de l’école.
Les enfants
déposés tout se ralenti. La course est terminée et c’est l’heure de laisser la
voiture glisser sur l’asphalte en lâchant la bride à l’esprit. Moment presque
aussi agréable que devant son café où l’esprit prend le temps de se rappeler chaque
sujet. Les courses à aller faire, la réunion de travail à préparer, les amis à
contacter. Et soudain au feu rouge ce visage qui ressurgit. Cette bouche, ce
nez et ce front si familier individuellement mais que je n’arrive pas à reconnaître
comme un tout. Comme une expérience de conscience extracorporelle je contemple
cet être que je sais être moi et que je découvre pourtant pour la première
fois. Cette sensation étrange et inconfortable de gêne lorsque l’on regarde son
reflet comme un étranger. Je ne suis pas cet inconnu dans le miroir. Mais alors
qui suis-je ?
Une sonnerie
de klaxon retenti. Le feu est vert. Depuis combien de temps suis-je en train de
rêvasser. Trop longtemps à voir les gestes agacés du conducteur derrière moi. Je
repars. La journée suit son cours.
Excellent !!! Sujet sympa, style d'écriture souple et aisé à lire. Il y a une suite de prévu?
RépondreSupprimerJe te ferais par de ma critique détaillée plus tard dans la semaine.
Merci Florent. Oui il y a une suite de prévu. Mais pour une fois je vais essayer de structurer toute la trame avant de continuer l'écriture. J'ai une nouvelle arrêtée en plein milieu faute d'avoir préparé la trame du scénario.
RépondreSupprimerOui, quel bon sujet, n'est-ce pas ? Moi aussi j'attends la suite avec impatience.
RépondreSupprimerChristelle