Au
bout de trois jours, Sylvie appela Stéphane. Elle lui expliqua ce qui s’était
passé et lui dit que personne n’avait réussit à joindre Paul, mais elle
craignait de retourner seule chez elle. Elle avait peur de son mari, peur qu’il
soit devenu fou. Paul lui conseilla d’appeler à son bureau. Là on lui apprit
que Paul ne s’était pas présenté à son poste depuis le weekend et que personne
ne répondait chez eux. Sylvie demanda à parler au directeur de la société et
lui expliqua rapidement ce qui se passait en lui demandant de ne pas ébruiter
la chose. Elle lui dit qu’elle le tiendrait au courant dès qu’il y aurait du
nouveau. Le patron de Paul accepta de ne rien dire et de le mettre en congé
pour la durée de son absence. Paul était un bon élément et il s’entendait bien
avec sa hiérarchie. Aussitôt raccroché elle contacta Stéphane. Ce dernier lui
dit qu’il allait tout de suite venir et qu’avec le père de Sylvie ils iraient
voir Paul ensemble. Une heure après les
deux hommes montèrent dans la voiture de Paul pendant que la mère de Sylvie
réconfortait sa fille effondrée. Emilie ne comprenait pas tout ce qui se passait
et jouait tranquillement dans son parc. Lorsque les deux hommes arrivèrent, ils
virent de la lumière au sous sol et Stéphane compris qu’en proie à son
obsession Paul continuait à creuser sans relâche. Stéphane ne pu s’empêcher de
penser que ce qu’il creusait avec tant d’acharnement était en fait le tombeau
de sa raison. A l’instant où ils mirent pied à terre ils entendirent un grand
bruit derrière la maison. Stéphane couru vers le jardin et, au moment où il
passa l’angle du bâtiment, il comprit ce qu’il s’était passé. Un trou immense
s’était creusé au pied du mur extérieur de la cuisine. Paul avait du finir par
atteindre les bords de la roche qui servait de plafond à la cavité qu’il
creusait et, insuffisamment soutenue, celle-ci avait fini par s’effondrer. Le
père de Sylvie arriva et, d’un coup d’œil au visage de Stéphane compris qu’un
drame venait de se produire à l’instant même. Il prononça un simple mot
« Paul ? » résumant ainsi la question à laquelle il avait déjà
la réponse. Stéphane lui répondit tout de même « Il est là, sous quelques
tonnes de roches. » Au même instant, à quelque kilomètres de là Emilie
arrêta subitement de jouer et Sylvie de sangloter. La mère regarda la fille et
compris qu’elle avait ressenti la même chose qu’elle. Elle n’eu pas besoin
d’attendre l’appel de son père pour savoir que son mari n’était plus.
La
pierre n’avait pût être soulevée et le corps récupéré. Les obsèques avaient
donc eu lieu devant un cercueil vide. Tous les amis étaient venus et Stéphane
figurait au premier rang, ayant laissé sa femme et son fils derrière pour
soutenir Sylvie. La cérémonie fut forte en émotion et marqua irréversiblement
le groupe d’ami. Jean et Stéphane étaient aujourd’hui chez Paul pour terminer
de retirer les dernières affaires. La maison était vendue et les nouveaux
propriétaires arriveraient dans une semaine. Mais ils étaient surtout là pour
autre chose. Jean préparait le mortier et Stéphane rapportait les pierres.
Aujourd’hui ils allaient de nouveau sceller la porte. L’opération se fit dans
le silence. Le mur en place Stéphane referma la porte et retira la poignée
juste avant que Jean remette la planche en place. Puis ils repartirent dans le
silence et personne ne remit les pieds dans la maison avant l’arrivée des
nouveaux résidents. Aucun des deux n’avait remarqué pendant l’opération que la
porte avait sur son côté gauche une quatrième encoche creusée dans le bois.
FIN
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